dimanche 19 février 2012

Le moyen-âge occidental dans la Princesse en Exil: la condition de la femme

Comme je l'ai mentionné dans la note de l'auteur à la fin du livre, je pense que la source d'inspiration originale du roman fut vraiment le livre de Georges Duby Le Chevalier, la Femme et le Prêtre. Le Mariage dans la France féodale qui évoquait notamment la condition de la femme dans le moyen-âge occidental. 
Si, dans le monde paysan (plus de 90% de la population de l'époque, si je me rappelle bien...), les femmes ne peuvent guère se débrouiller seules, ce qui amènent les veuves à se remarier rapidement, le sort de celles de la noblesse n'est guère plus enviable : elles doivent assurer la continuation d'une famille noble en mettant au monde des garçons et la répudiation guette celles qui ne donnent pas naissance à des mâles (ceci devrait normalement vous faire penser à un personnage du roman si vous l'avez lu...) mais elles sont aussi convoitées pour les terres qu'elles peuvent posséder et ainsi apporter à la famille de leurs époux lors du mariage : même si ceci ira en se nuançant de plus en plus au fil du temps (le moyen-âge couvre quand même une période d'environ 1000 ans et tout est loin d'être resté immuable, même si on pourrait en avoir l'impression, vu du XXIème siècle), les terres furent pendant longtemps la source principale de richesse et de pouvoir des nobles.
Au final, les femmes "les plus indépendantes" se retrouvent au sein des villes (avec l'émergence des villes dans la seconde moitié du moyen-âge) où certaines peuvent atteindre avec une certaine indépendance financière en étant célibataires. Néanmoins, parmi ces dernières, beaucoup exercent des métiers précaires : chambrières, vendeuses dans les rues, ouvrières dans des ateliers, souvent dans le domaine du textile, mais il arrive aussi 
que certaines soient des "maîtres", disposant de leur propres boutiques avec ouvriers et apprentis, là encore souvent dans le monde de l'habillement mais elles sont quand même très rares... Une autre exception, encore plus remarquable : Christine de Pisan, devenue veuve à 25 ans, elle se fit écrivain et fut très connue à son époque, rédigeant même des traités sur la guerre ( la seule femme dans un milieu totalement masculin à cette époque !)